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Lettres à une chimère
17 août 2002

Samedi de der

Il me fallut bien l'envisager que ce message-ci, avec toutes ses versions possibles et inimaginables, les potentielles complaintes des impossibles, les éventuelles crises d'hystérie ou les affriolages putatifs. Tout, j'ai tout imaginé... et n'en ai rien gardé ; sinon l'essentiel.

Ainsi, mon Lo de moi, mon Bel-Ami, mon seul amant, je prends le large, dans tous les sens du terme, je m'exile sur mes terres (chacun les siennes, à toi la Balagne, à moi mon point d'ancrage, la maison familiale d'Escragnolles, au dessus de Grasse, sur la route Napoléon, et à flanc de coteaux).

Comme à chaque bonheur, comme à chaque malheur, c'est là-haut que je veux traîner, à l'instar de ma retraite anonyme et anorexique d'il y a deux ans, alors que je cachais tant bien que mal le départ de ma femme à ma famille (cf. songeur autoportrait).

Pour cet été là, la chose est différente quoi qu'un tantinet similaire. Je ne suis certes plus plaqué cette fois-ci mais, c'est pire, je ne suis pas aimé non plus, bien que m'étant employé aux incantations et piquage intensif de poupées aux airs de déjà vu, bien qu’ayant essayé de donner le meilleur de moi-même avec l’handicapant manque de confiance que la situation m’impose... On m'a jugé "tout cuit, tombé du ciel" telle une oie trop bien rôtie, alors que de bêtes légumes verts vapeur obtiendraient peut-être les faveurs consommatrices de cette exquise bouche ! Mais déjà, les Israélites regrettaient la servitude du joug égyptien, parce que somme toute correctement sustentés en oignons et autres herbes aromatiques par leurs bourreaux, alors que Moïse, lui, les menait certes dans l'aridité affamante du désert mais en tous cas vers la liberté et le bonheur! L’on sait toujours ce que l’on perd, jamais ce que l’on gagne. Alors…

L'histoire se répète, à moindre frais, puisque je n'ai pas eu, en ce qui me concerne, à organiser de miracles en live pour assurer de mes intentions. Mais l'oie rôtie qui s’est contrainte par elle même à vendre ses chairs de la sorte ne fait pas recette dans sa réalité. On lui préfère(ra), j’imagine, d’autres menus légers... plus… anodins… Lundi pascal contre jours de Carême.

De plus, force m’est de supposer ne vraisemblablement pas être une "opération horizontale" gratifiante pour toi, parce qu’inexpérimenté, embarrassé, emprunté, et tellement transi par l’idée de mon amour à sens unique que j’en perds facilement, bien malgré moi, mes moyens. Même là, je ne créerai pas de dépendance. Raison de plus et suffisante pour m’éclipser vers mon projet…

C'est ainsi. Tu en as tout une vision distillée goutte-à-goutte, sang à sang, je ne dirai plus rien. Tu sais, tu savais tout.

Je vais m'efforcer de m'éthérer dans peu de temps, de m'évader de tout cela et du reste. Et surtout de moi, que je déteste tant et plus, n'ayant pas su aujourd’hui prendre l’Autre, et jadis seulement en garder une, dans mes bras pour une année, un siècle ou une éternité. Je prépare mon affaire, je coupe court, fais sauter tous les ponts avec chacun, ne répondrai plus au téléphone, à personne, à quiconque : il me faut de la distance pour faire mon œuvre. J’aurai dores et déjà embrassé quelques irréductibles, écrit à d’autres, dit je t’aime à qui se reconnaîtra : je peux cesser là ce jeu de dupes, "fermer enfin les rideaux".

Tourvel est prête. Le tour est fait, tout essayé, tout raté, c'est bon, c'est bon, je prends mon compte et respire une fois (encore), le cœur battant à la chamade comme ces dernières nuits où tu m’en demandais les raisons.

Alors, on oublie tout ; magie, et hop-là !

 

Et dire qu’il y avait tant d'amour dans ce garçon-là, pourtant...Pourtant.

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Commentaires
M
Money money money !!!!!!<br /> ? WAT ? <br /> Qu'est-ce que le point ?
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