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Lettres à une chimère
7 février 2002

Sans objet

Même si ce n’est pas beau de réclamer, je cède à ta requête et t’envoie LE mail de l’après-midi… Peut-être aussi parce que ça me fait plaisir d’être un peu avec toi par la pensée. Soyons francs et ne nous cachons pas les yeux (je prêche pour moi, en tous cas).

Que te dire à cette heure-ci ?

C’est donc mon second jour de putain, et c’est un dur métier, crois-moi. Je ne suis pas assuré d’aimer ça. Voilà pourquoi je compte bien m’en arrêter là, quoi qu’il en soit, et ne pas changer de mac en profitant de l’aubaine de ma chute. Il n’y aura donc pas de complainte du style "les hommes qui passent, Maman" (d’ailleurs Maman n’aimerait pas des masses ça, non plus !), puisque "même avec des pieds de grue, faire les cent pas dans la rue, c’est fatigant pour les guiboles, parole" et pour le cœur aussi. Il faut bien que je m’économise un peu si je veux avoir l’énergie de me laisser couler en paix. Donc, je n’ai pas l’intention de virer pour autant, quoi qu’énamouré de qui tu sais.

Il me plaît de me dire que, il y a une seule décade, j’étais tranquille dans mon ennui massif, or en barres, sans penser à tout cela. Et il a suffit d’un rien, d’un petit tout, une bulle de gentillesse, pour me faire basculer dans l’autre monde, énième dimension, d’où je me retrouve prisonnier, âme liée, vendue au Diable, reprise à Dieu, en ballottage défavorable puisque inutile encore.

Et pourtant… Me retrouver avec ces affres-ci, ces vibrations où l’on se désespère tout autant du silence de l’autre que l’on exulte de sa moindre attention à notre égard, c’est étonnant à vivre… Mais ô combien insupportable dans l’immédiat ! Je n’avais pas vécu cela depuis longtemps, et il me sied de me dire que je suis encore capable de ça. Comme tout un chacun. Un être normal, en fait…

M’aurais-tu d’ailleurs aussi lestement choisi ton amulette indienne à quelques jours d’intervalle et de ta raison impérieuse… ? Etait-ce un symptôme de l’air du temps de ce fameux week-end ou autre chose ? Toujours est-il que ce grigri charmant, délicat comme son donateur, est au dessus de moi, il veille sur mon insomnie et mes fièvres, mauvais ange, devenu méchant augure par la force des choses et de l’esprit… Mais il me ramène au point de départ de cette poursuite immobile dans le vent… Gone with the wind, so.

Voilà, mon bien cher ami, ce que je peux te dire, vite fait, mal fait, en cette heure diurne. C’est peu et peut-être même rien, mais cela me lie. A boulet portant.

Bien à toi,

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