De la politesse du chien en question
Cest un grand jour me semble-t-il ! Voici peut-être la première fois où tu prends la peine de trouver un objet ! Certes, pas du meilleur goût, mais cest un titre à part entière ! On progresse mon ange Et dès lors, rassure-toi de ce pas : je nai pas ce comportement canin !Alors, heureux ?
Ainsi donc je dévie ? Et je te flatte ?
Mais comme un certain Grand Circoncis me posa un jour la question : "cela te plaît-il ?" que ce comportement de laudateur dont jendosse la défroque de manière perpétuelle, obsessionnelle et quasi professionnelle ?
Or, si je te loue, cest que je le pense sincèrement, au point de scénariser loption dachat qui va avec toute LOA qui se respecte ! Je tâte les terrains, qui en sont eux aussi tout flattés voire émoustillés, je prêche à qui veut lentendre dans mon cénacle que ma vie tend à prendre une dimension nouvelle, que je me sens capable de brûler sur des autels de fortune mes divinités, renégat de ma foi, paganisme à bon marché (qui sait ?) : je fais mes courses là où le désir me porte Ainsi, pour une fois quil me porte, je ne vais pas me faire plus lourd que je ne le suis... Et jusquà nouvel ordre, tu sais où jai échoué, le cur en bandoulière, handicapé, toujours, mais un handicapé éveillé
Je me trouve bien aise que tu acceptes cet échange de bons procédés, ce jeu de la séduction, contrat informel de charme(s). Cest toutefois étonnant que tu naies pas, de manière générale, de velléités à "laisser ces occasions se faire" Etais-tu à ce point oublié de cet art-ci avec tes conquêtes dans vos pérégrinations a priori plus physiques que sentimentales !?! Oubli, ou choix de vie, dailleurs, je lignore De mon côté, il me paraît clair que le verbe, sil souligne lexactitude du cur, est lexpression la plus belle quil soit, bien au-delà de ce que Colette nommait élégamment "ces plaisirs". Si tu sais partager cette optique, alors nous tenons un langage. Je ne me crois pas prioritairement, fondamentalement dirai-je, tourné vers les transports en commun, ces "wagons-queues", bon snob sentimentalo-romantique que je suis ! Car cest un détail pour ton serviteur, dimportance oui, mais détail quand même, que léchange physique dans labsolu. Sans amour, lon nest rien, tu connais ma pieuse devise désormais Et dans ce domaine, même avec une âme de midinette désenchantée, je ne braderai rien, ni carrosse ni chaussure de vair avant mes douze coups de minuit. Jai pu men passer un tiers de vie, je peux toujours envisager le second de la même manière. Mais je ne peux décemment imaginer un jour sans âme.
Si la drogue fait parfois son affaire, je ne pense pas quelle me fasse dire des choses sensiblement lointaines de ce que je ressens en état clair de corps et desprit. Peut-être un mot ou deux méchappent parfois, peut-être mon style sempâte quelquefois aussi, mais sur le fond, lidée demeure. Verlaine buvait de labsinthe comme de leau pour composer. Moi, il marrive de prendre des je men fous pour me décomposer, en toute impunité, si jai confiance en mon lecteur. Mais cest toujours de moi dont il sagit. Pas dun Monsieur Hyde en doublure éhontée dun petit Docteur Jekyll copieusement frustré ; juste moi. Voilà qui est déjà suffisamment consistant pour ne pas sinventer des vies, et des vices, autres. Trabané, assurément, mais entier, et fidèle. Complexe, oui, mais linéaire, comme un rayon de supérette, rangé, étiqueté, et offert. Avec un prix à payer, bien évidemment.
Alors, oui, on est bien parti. Car après tout, les rayons de GMS, cela te connaît non ?
Bien à toi,