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Lettres à une chimère
20 février 2002

De la politesse du chien en question

C’est un grand jour me semble-t-il ! Voici peut-être la première fois où tu prends la peine de trouver un objet ! Certes, pas du meilleur goût, mais c’est un titre à part entière ! On progresse mon ange… Et dès lors, rassure-toi de ce pas : je n’ai pas ce comportement canin !Alors, heureux ?

Ainsi donc je dévie ? Et je te flatte ?

Mais comme un certain Grand Circoncis me posa un jour la question : "cela te plaît-il ?" que ce comportement de laudateur dont j’endosse la défroque de manière perpétuelle, obsessionnelle et quasi professionnelle ?

Or, si je te loue, c’est que je le pense sincèrement, au point de scénariser l’option d’achat qui va avec toute LOA qui se respecte ! Je tâte les terrains, qui en sont eux aussi tout flattés voire émoustillés, je prêche à qui veut l’entendre dans mon cénacle que ma vie tend à prendre une dimension nouvelle, que je me sens capable de brûler sur des autels de fortune mes divinités, renégat de ma foi, paganisme à bon marché (qui sait ?) : je fais mes courses là où le désir me porte… Ainsi, pour une fois qu’il me porte, je ne vais pas me faire plus lourd que je ne le suis... Et jusqu’à nouvel ordre, tu sais où j’ai échoué, le cœur en bandoulière, handicapé, toujours, mais un handicapé éveillé…

Je me trouve bien aise que tu acceptes cet échange de bons procédés, ce jeu de la séduction, contrat informel de charme(s). C’est toutefois étonnant que tu n’aies pas, de manière générale, de velléités à "laisser ces occasions se faire" …Etais-tu à ce point oublié de cet art-ci avec tes conquêtes dans vos pérégrinations a priori plus… physiques… que sentimentales !?! Oubli, ou choix de vie, d’ailleurs, je l’ignore… De mon côté, il me paraît clair que le verbe, s’il souligne l’exactitude du cœur, est l’expression la plus belle qu’il soit, bien au-delà de ce que Colette nommait élégamment "ces plaisirs". Si tu sais partager cette optique, alors nous tenons un langage. Je ne me crois pas prioritairement, fondamentalement dirai-je, tourné vers les transports en commun, ces "wagons-queues", bon snob sentimentalo-romantique que je suis ! Car c’est un détail pour ton serviteur, d’importance oui, mais détail quand même, que l’échange physique dans l’absolu. Sans amour, l’on n’est rien, tu connais ma pieuse devise désormais… Et dans ce domaine, même avec une âme de midinette désenchantée, je ne braderai rien, ni carrosse ni chaussure de vair avant mes douze coups de minuit. J’ai pu m’en passer un tiers de vie, je peux toujours envisager le second de la même manière. Mais je ne peux décemment imaginer un jour sans âme.

Si la drogue fait parfois son affaire, je ne pense pas qu’elle me fasse dire des choses sensiblement lointaines de ce que je ressens en état clair de corps et d’esprit. Peut-être un mot ou deux m’échappent parfois, peut-être mon style s’empâte quelquefois aussi, mais sur le fond, l’idée demeure. Verlaine buvait de l’absinthe comme de l’eau pour composer. Moi, il m’arrive de prendre des je m’en fous pour me décomposer, en toute impunité, si j’ai confiance en mon lecteur. Mais c’est toujours de moi dont il s’agit. Pas d’un Monsieur Hyde en doublure éhontée d’un petit Docteur Jekyll copieusement frustré ; juste moi. Voilà qui est déjà suffisamment consistant pour ne pas s’inventer des vies, et des vices, autres. Trabané, assurément, mais entier, et fidèle. Complexe, oui, mais linéaire, comme un rayon de supérette, rangé, étiqueté, et offert. Avec un prix à payer, bien évidemment.

Alors, oui, on est bien parti. Car après tout, les rayons de GMS, cela te connaît non ?

Bien à toi,

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