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Lettres à une chimère
26 février 2002

Prétérition

Je ne te dirai pas que je suis déçu de ma punition parce que cela te ferait trop plaisir... et y en a marre de distribuer du bonheur comme cela à tour de bras !!!

Ainsi donc, félicitations pour ton succès d'estime, le stage t'étant acquis. Cela dit, il va bien falloir que le ténor s'échauffe la voix avant que je n'applaudisse des deux mains. Ou plus tard (jeu de mots, Maître !)... On verra donc quelles palmes tu emporteras, si tu réussis dans la vraie vie, laquelle est copieusement peuplée de vilains méchants qui n'en veulent qu'à ta carrière et à ta gaytude, aux cookies aussi bien que De luXe la tarte au chocolat meringuée ! On en reparlera donc.

Et cependant, est-ce une bonne nouvelle pour moi ? Je me le demande. Si tu es là, c'est donc que tu n'es plus là-haut (ce cannois est un génie !) et cela implique deux choses pour ton serviteur. Privé de netmet (va donc falloir se taper tous les cons qui n'aspirent qu'à ma nudité !) et logiquement obsédé, meurtri, par ta présence si proche, comme un pot de confiture trop bien gardé d'une abeille enivrée, puisque... puisque... Bien entendu, je fais l'abeille qui va avoir un bourdon... Ou plutôt qui va devoir se le laisser piquer chaque soir que Dame Nature (qui, putain, fait franchement mal les choses !) permet de supporter...

Bref, je suis égoïstement réjoui. Certes, certes, j'occulte la possibilité de te rencontrer en chair (et un péché, un !) et en os (ça, c'est pour moi, et c'est pour bientôt, au train fou où vont mes affaires que je me plais à ne décidément jamais savoir remettre en ordre...), mais te rencontrer ce sera aussi te voir partir. Et là... Ah, là... je suis plutôt du genre à fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve...

Donc, je n'en sais foutre rien. Mais je suis heureux pour toi, c'est au moins cela d'acquis... Ce qui ne m'empêchera pas de continuer à glisser des prières dans chaque interstice, à prier tous les dieux, tous les diables, à embrasser chaque brique par dévotion ou par folie douce-amère... J'ai certainement le clair-obscur que je mérite, l'entre-deux eaux, sables mouvants, marais salants qui irritent la peau, recto verso... Je continuerai donc sur ma lancée, dans mon no man's land bien à moi, dussé-je épouser l'enfer... Au moins, il fera chaud.

C'est drôle, mais chaque jour je réalise que je m'enfonce sûrement, que je m'enferme un peu plus, cloîtré entre mes murs, fuyant les pauvres et rares occasions de... Bientôt quatre mois que je suis ici et je conserve mes fredaines plus que jamais... "Instead of spring, it's always winter, and my heart had always been a lonely hunter... love tried to welcome me..." Tu connais (c'est sur bedtime stories) ? Et moi qui guette le déclic...

Bon, je cesse. Je crains d'avoir le spleen. Je vais me coucher parce que je tombe subitement de fatigue et il ne faut pas que cela passe... J'ai fait trois clichés pour approvisionner ton reportage sur l'affreuse maladie d'aimer qui dévore tout sur son passage ! Même quand elle ne passe pas. Parle-z-en à Têtu, ça peut les intéresser qu'un hétéroflexible qui perd la tête !

Bien à toi*, dans l'impuissance.

 

P.S. : je remplacerais volontiers mon "Bien A Toi" traditionnel par un aimable sigle, du style BAT, si celui-ci ne voulait officiellement dire aussi, en langage d'imprimeur, "Bon A Tirer", avec l'accord signé du client ! Je m'abstiens donc, des fois que tu le saches... Bizoux mon Grand Circoncis

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