Toujours le même "t'aime" et son dilemme !

Ceci est un petit message hors-série... en attendant de t'avoir au bout du fil ce soir... enfin j'espère, connement certes, mais j'espère parce que... Parce que, tout court, et merde à la fin ! Il n'y a pas de raison à chercher, j'ai envie d'avoir de tes nouvelles, celles de ta soirée, celles de ta tête, celles de ton cœur aussi, comme la gazette annoncée d'une apnée sentimentale.

Je suis donc l'Interdit, mais un Interdit qui s'octroie des perversions à sa ligne de conduite, avec une jouissance tout ce qu'il y a de plus honteux, petite mort assurée, mais ô combien effervescente. Du coup, j'attends que le téléphone sonne, que la Ciccone me souffle sur mon PC "you've got mail !", j'attends que mon cellulaire bippe pour me dire "j'en ai un !!!".

Non... c'est délire. Je perds toute dignité. Mais qu'est-ce que la dignité ? Trente années que je crois à peu près m'y tenir et je ne rêve pourtant encore à ce jour que de trépas, d'urnes et boîtes diverses pour y gésir en cendres... Finalement, on ne peut pas franchement appeler cela un succès, pas même un d'estime. Un fiasco en somme, soustrait à la multiplicité des possibilités de vies, de choix, d'essais, d'erreurs et de bonheurs que j'aurais pu (qui me le dira ?) glaner deci delà... Le fait est qu'aujourd'hui, je me divise par deux.

Donc un Lo, comme à une tombola à laquelle je n'aurais pas même joué mais dont je ne sais quel forain m'aurait offert le ticket gagnant. Or pourquoi moi ? Et pourquoi pas moi d'ailleurs ?

"Rien ne se vend, mais tout s'achète ; l'honneur et même la sainteté" disait Brel. Ce n'est pas Dieu possible que je me trahisse impunément, et cependant l'idée me taraude, petit démon du jour, de la nuit...

"Mais est-ce Dieu, est-ce Diable, ou les deux à la fois qui, un jour s'unissant, on fait ce matin là", celui où l'on se dit que quelque chose à changé, que le carrefour est proche, et qu'il va bien falloir choisir une voie, et autant que se faire se peut, point un cul de sac... Mais une voie, grand boulevard où il ferait enfin bon se balader...

Des "il faudrait", des "si", des "qui sait ?"... Et puis après ? Après, je crois que je deviens fou, trabané comme toi. (....)

Et maintenant ce SMS ? Sans coup de fil ? Tu aurais pu prendre mon appel quand même, je ne mors pas (en plus je retombe un peu dans l'irrégularité alimentaire, tu n'as rien à craindre !)... Voilà qui me stresse encore plus. C'est bien fait pour ma gueule. Je n'ai qu’à être moins exalté. D'ailleurs, rien ne me sert de leçon a priori. Je suis atterré par ma nullité parfois.... Dommage, j'aurais dû faire quelque chose de bien, être juste quelqu'un de bien. Mais c'est trop demander, je dilapide le vide. Quel talent négatif, je mérite un Award....

Bon, là, je touche la déliquescence. Vaut mieux que j'arrête.

Prends soin de toi Lo.

Bien sincèrement et avec mon entière tendresse.