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Lettres à une chimère
25 février 2002

L'eau coule-t-elle à ce point de source que l'on ait à se passer de mots !?!

Le sujet est joli, à mon sens.

"Fontaine"… C’est élégant, vivifiant, mais c’est aussi comme la promesse que l’on se fait à soi-même de ne point y toucher. Bien qu’il ne faille jamais dire "fontaine"… Toute la subtilité est là et demeure. Beau titre donc puisque finalement c’est, à mon avis, le yin et le yang que tu as souhaité me transmettre, Dieu et Diable à la fois, ce que je représente pour toi. Tout et rien.

Soit.

Très sincèrement, je n’ai pas eu le sentiment de radoter comme tu sembles me l’indiquer dans ton message. C’est bien la première fois que j’évoque de telles choses à un interlocuteur de ton sexe, et le fait de me plaire à rechercher à retrouver les sensations délicates que j’ai ressenties en ta présence, en écrivant ce qui me passe par le cœur (et non prioritairement ailleurs !), relève plus de l’inédit pour moi que du rabâchage, épistolaire, oral ou assimilé. Cela dit, je suis un peu déçu de ta déclaration laconique, comme si tu assimilais mon premier abandon à une anecdote. Pardonne-moi, Lo, mais si tu es éventuellement rompu à de telles histoires, tu comprendras décemment que je puisse m’en émouvoir, dans tous les sens du terme, et cherche ainsi à en comprendre les tenants et les aboutissants. Bien entendu, je serai heureux de m’en entretenir de vive voix avec toi. Bien entendu… Mais ne rends pas s’il te plaît ma perception ordinaire, tu vas finir par me tuer. En tous cas je me trouve déjà humilié.

Heureusement cependant que cette petite phrase a fait son effet, "être a deux endroits différents en même temps, sauf par la pensée, et tu dois te douter que je pense…", pour me donner l’impression que je n’ai pas prêché dans le désert hier soir, que je ne suis pas le jouet d’un caprice involontaire, que je peux encore exister avec mes contradictions, mes doutes, mes angoisses et mes désirs, aussi éclectiques soient-ils, et les écrire au kilomètre, quand bien même tu sembles leur réserver un accueil un peu frisquet… Que je peux aussi m’autoriser à tomber amoureux de quelqu’un sans rougir de la crétinerie qui m’amènerait à imaginer ouvertement l’inimaginable, moi, pauvre idiot qui ne sais rien de ces choses-là, amant dérisoire, aussi perdu qu’une aiguille dans une botte de foin, et qui a la peur panique de manger son blé en herbe... Mais qui ne pense plus qu’à une seule personne, et tout est dépeuplé autour… Bonheur, malheur, pieds et poings liés, je ne sais… Mais je pense, Dieu m’en est témoin, comme jamais auparavant…

Monter à Bastia voir le film donc ? Pourquoi pas ? C’était d’ailleurs mon idée de départ, non ? Mais est-ce raisonnable ? J’ai encore une nuit de retard, j’ai envie de discuter avec toi, et cela semble t’ennuyer, je sais mon désir de te serrer aussi… C’est bête. Je me trouve démuni, grotesque et à ta merci.

Or, si tu le souhaites, je peux venir, mais j’ai franchement peur de faire la vedette américaine devant ta cousine, alors… c’est comme tu veux. Ne me jette pas dans une situation où je ne serais qu’un objet, s’il te plaît…

Sans quoi, tu me vois parfaitement dépité d’être à nouveau puni de ton incomparable présence ! Encore un de mes moments qui part en fumée avant même d’avoir existé alors que je me réjouissais d’avance d’un tel bonheur de pacotille… Pas même un petit créneau à 17 heures ? Oooops ! Mais c’est qu’il va me falloir (ré)apprendre à être un garçon raisonnable ! Car ce n’est donc pas tous les jours Noël… et de toutes façons, je n’ai jamais cru à Santa Claus… Alors !?!

Voilà, je stoppe puisque je tourne en rond. Et comme je ne veux pas t’agacer plus avant, ne pas être pour toi cette énervante mouche qui tournoie, et tournoie ("sous mon habit de lumière" !) et que l’on finit par écraser d’un revers, je te quitte là. Avec un sache que je.

Bien à toi, dans l’évidence.

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